Le Club ornithologique des Hautes-Laurentides protège un dortoir de martinets à Mont-Tremblant

À chaque été, la cheminée de l’église de Saint-Jovite offre un abri nocturne à une espèce d’oiseau fragile des Laurentides : le Martinet ramoneur. De mai à août, quelques dizaines d’individus, voire quelques centaines, y entrent à la tombée du jour et en ressortent à l’aube.

Martinet ramoneur © Francis Bossé

En nature ces petits oiseaux insectivores s’abritent dans les gros arbres creux. Aujourd’hui, la rareté de tels arbres les amène à utiliser des cheminées en maçonnerie. Certaines cheminées, comme celle de l’église, servent d’abri nocturne à des groupes d’individus, d’autres n’hébergent qu’un seul couple qui y fait son nid.

Au Québec, de 1970 à 2014, la population de Martinets ramoneurs a diminué d’environ 85 %. Comme ces oiseaux se nourrissent d’insectes en vol, cette situation serait en partie due à l’utilisation des insecticides. La perte d’habitat étant une autre cause de déclin, la conservation des cheminées en maçonnerie contribue à la protection de cette espèce qui y retrouve les conditions dont elle a besoin pour s’abriter ou pour nicher.

Depuis 1999, des membres du Club ornithologique des Hautes-Laurentides (COHL) font annuellement le décompte des martinets au dortoir de l’église de Saint-Jovite. Tout au long de ces années, les membres du club ont sensibilisé le conseil de la Fabrique à l’importance de ce dortoir pour la protection de cette espèce désignée menacée. L’an dernier, deux évènements ont amené le COHL à s’engager davantage dans la protection de ce dortoir : le nouveau système de chauffage de l’église rendait la cheminée inutile; on constatait la dégradation de cette cheminée.

Réparation de la cheminée, église paroisse de Saint-Jovite, © Michel Renaud

 

 

Avec l’appui du conseil de la Fabrique qui acceptait de conserver la cheminée, le COHL a obtenu une aide financière de la ville de Mont-Tremblant (3 000 $), du programme de Bourses du Fonds Atlas de QuébecOiseaux (1 000 $) et des députées provinciale et fédérale (750 $).

Les travaux de maçonnerie nécessaires ont été exécutés le 17 mai, à temps pour l’arrivée des premiers martinets. Pour souligner ce succès et la journée mondiale des martinets, le club a offert à ses membres et à ceux du conseil de la Fabrique quelques soirées d’observation. L’une de ces soirées s’est terminée par l’observation de 153 martinets entrant dans la cheminée.

Au fil des ans, on a repéré deux autres dortoirs des Laurentides (au CLSC de Labelle et à l’école Le Méandre de Rivière-Rouge) ainsi que quelques cheminées où on a confirmé la présence d’un couple nicheur. Le COHL vous invite à rapporter toute observation de martinets entrant dans une cheminée ou dans un arbre creux via son site web www.lemoqueur.com.

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